Exposition et post-traitement

[Cedric92]

Bonjour,

Comme beaucoup ici, je ne fais pas de tirage argentique à l'agrandisseur, mais je scanne mes négatifs pour ensuite les travailler/optimiser sous Photoshop.

Comme je suis pas mal déformé par ma pratique du réflex numérique (shoot en RAW et développement sur le PC), je me pose des questions sur la façon de gérer l'exposition à la prise de vue et je voudrais savoir comment vous procédez...

En gros, je vois deux méthodes :

1. Pratique "traditionnelle" : on calcule l'exposition avant la prise de vue, en visualisant le résultat à l'avance (Zone Système ou autre), et on capture une image très proche de la photo finale (moyennant quelques ajustements au développement et au tirage).

2. Pratique "numérique" : on calcule l'exposition de façon à ce que tout rentre sur le négatif (calcul des écarts de contraste) mais on sur-expose le plus possible, sans perte dans les HL, de façon à obtenir au scan un fichier avec un histogramme calé le plus à droite possible. De cette façon, on a un maximum de détails et de dynamique dans le fichier, l'exposition finale désirée sera ajustée dans Photoshop (courbes, niveaux, etc).

J'ai souvent tendance à pratiquer la 2ème méthode sans y penser (car c'est de cette façon que je pratique en RAW avec mon K10D)... Le négatif devient alors un simple support d'acquisition, sans lien avec la photo désirée.

[Ti Clic]

Penser post-traitement avant même d'avoir pris une photo ? Quelle horreur !

Décaler un histogramme carrément à droite est un truc à abandonner au plus vite, car tu vas brûler tes hautes lumières. Il faut shooter "juste", comme en argentique, donc avec un histogramme réparti de façon harmonieuse, sans toucher ni a droite, ni à gauche.

Cas particulier d'un manque de dynamique du fait d'un contraste très élevé : ta courbe doit être légèrement décalée vers la droite, surtout si la sensibilité est haute, car cela te permettra de capter plus de nuances dans les tons et les couleurs des basses lumières, sans en perdre dans les hautes. Mais cela ne veut absolument pas dire qu'il faut "serrer à droite". Tu devrais plutôt penser HDR (bracketing d'exposition) et shooter en RAW.

Ou acheter un S3 ou S5 dont la dynamique est de 10 IL, alors qu'elle n'est que de 6-7 IL sur un MarkIII ou un D3.

[Neil]

Quand je shoote en argentique je ne me pose pas de question quant à un éventuel post-traitement en numérique. J'expose en tenant compte de ce que je souhaite obtenir (zone system) ceci pouvant inclure un ajustement prévu à l'avance du développement.

Si je veux obtenir une image numérique "retouchable" (c'est-à-dire par seulement destinée à l'archivage sur disque dur) je vais soigner le processus de scan. Qu'il s'agisse d'un négatif ou d'une diapo, d'une image couleur ou noir et blanc, je scanne en couleur à 16 bits par couche et surtout en brut, c'est à dire pas directement dans l'espace couleur sRGB ou AdobeRGB. Je définis l'espace couleur le plus large possible autorisé par mon scanner. Le mieux pour cela c'est de réaliser un profil de scan avec une charte IT8, sinon on peut paramétrer le scan sur un espace à large gamut prédéfinis comme le ProphotoRGB. Le format de sortie est TIFF, ou PSD si le scanner le permet. Il faut évidemment désactiver la fonction d'exposition automatique du logiciel de scan : tous les ajustements se feront sous Photoshop. Ainsi on conserve un maximum d'informations, c'est en quelque sorte l'équivalent du RAW.