
Figé, infiniment figé
Les feuilles se sont brisées comme un éclat de rire,
Comme un amour se brise quand se fige un sourire ;
Et ces éclats de verre issus d’un grand miroir
Vont retomber en neige sur l’humus riche et noir.
Il neige sur le sol où les troncs s’enracinent.
Pourtant ce mouvement n’a point de direction :
S’il neige sur le sol, en faisant attention,
On voit qu’il neige aussi vers les branches plus fines.
C’est la magie d’un temps qui s’est soudain figé
Et qu’on peut remonter comme un film à l’envers :
A l’instant précédent la tempête est passée,
C’est le seul moment sûr de ce froid univers.
Nous ne saurons jamais ce qu’il en adviendra :
Pas d’autre réalité pour nous ne restera
Que ce plan éclaté et figé dans sa gloire,
Cet enchevêtrement fait de points blancs et noirs.
Jean-Marc Fairève
7 avril 2018
 
			 
			 
			 
			





 
  
  
 

 Je pensais aussi à un paysage sous la neige ; et le poème va bien ! On devrait faire ça plus souvent.
 Je pensais aussi à un paysage sous la neige ; et le poème va bien ! On devrait faire ça plus souvent.





 
 











