Archéologie de nos pratiques photographiques et pourquoi tout ce matériel
L’état actuel de nos pratiques photographique se trouvant être le résultat de nos parcours je vous livre le mien, et attends le votre pour voir les influences sans jouer l’ancien combattant
Je suis tombé dedans étant encore au lycée et passionné de chimie.
Comme beaucoup à cette époque, fauchés et gourmands, nous n’avions le choix qu’entre Zénit et Pentacon, j’ai choisi Pentacon.
Entre la qualité parfois relevée et parfois fumeuse ajoutée à l’odeur de vache crevée des étuis (je l’ai encore dans le nez) je me suis orienté vers Asahi Spotmatic pour conserver quelques optiques qui me satisfaisaient et faute de pouvoir les remplacer immédiatement.
Puis, pas assez fortuné pour partir sur du Nikon je me suis orienté vers Minolta SRT (merci Sieff et Chenz)

Par la suite j’ai pu m’offrir un Nikon F4, merveilleuse machine, mais louuuurde et bruyaaante.
J’utilisais Minolta et Nikon pour Nb et diapos.
Puis, j’ai eu envie, besoin, de gagner en qualité de négatifs sans devoir acheter des optiques inaccessibles, je me suis alors tourné vers des formats plus grands, le 120.
Epoque 120.
Un copain m’a vendu un Bronica ETRS 4,5x6, appareil typé mariagiste. A cette époque ils avaient deux trois dos dans le sac et cette antique batterie de flash (au plomb) en bandoulière.
Un Rolleiflex MXVS et un F.
Ensuite un Bessa rf 1er génération avec Skopar et un Royer avec Angénieux X1.
je les utilise toujours suivant humeur.
Ceci a induit une pratique différente. Je passais du 35mm au 120. Fini le mitraillage, place à un peu de réflexion avant déclenchement. La démarche m’ayant séduit car elle correspondait à mes attentes j’ai accroché.
Mais le virus était là, la slow- photo, en plus je voulais conserver la main sur la netteté d’arrière plan et avoir des photos d’archis qui ressemblent à ce que je visualisais, avec des lignes cohérentes. Je ne supporte pas les portraits ou selfies au téléphone, gros nez-petites oreilles, et en prime toutes les saletés d’arrière plans parfaitement nettes
Un ami travaillant à Shanghai à pu me ramener une Shen Hao 4x5, fini les bâtiments en pyramides ou en cornets de glace, un nouveau monde, mes negs se rapprochaient de ce que je voulais obtenir. Peu d’optiques 90,150,210, 270.
A cela s’est additionné au fil du temps, des brocantes, des occasions et des opportunités quelques autres appareils à usages divers et ciblés.
A cette heure, en fonctions de mes déplacements, j’utilise, ôh l‘horreur ici, un petit numérique Nikon, il me sert à faire des repérages. Ensuite je vide la carte, je visualise ce que je veux faire et cela détermine l‘appareil utilisé. Puis je vire, en fait je n’imprime ni ne garde jamais ces photos c’est un bloc-note comme le carnet de croquis de mon épouse qui prépare ses aquarelles.
Photos street, rapides, X700 en Nb, F4 en diapos, ce cas est moins fréquent.
Photos plus proches de mon sujet, ce sera Rollei et 6x9, avec la limite des vues sur 120, et le capital sympathie de ces appareils je trouve que le contact est meilleur avec mon sujet.
Si les arrières plans sont plus graphiques ou sont l’objet principal je partirai avec le 4x5 pour éviter les verticales qui m’arrachent les yeux.
Mais j’ai déjà situé mes plans avec les Xxxxx photos du Coolpîx, repéré les «mer...» de second plans à éliminer, les angles, les objets parasites, soit pas mal de temps gagné une fois sur le sujet.
Il n’y a donc pas de bons ou de mauvais appareils mais c’est plus en fonction de ce que projette et parfois je reviendrai avec une autre vision.
Au total, j’ai beaucoup (trop) de trucs.
Dans la boite à gants un Coolpix pour les repérages et …… les constats à l’amiable !!!
En courant un Yashica Electro 35. Le Foca paternel serait à réviser. Pour plus de confort je bobine du Nb en 10/15 vues.
Pour la diapo, couleur le F4, Nb le X700
Rollei et 6x9 pour la communication, et là je regrette de ne pas trouver un réparateur compétent pour mon 4x4 Rollei. Parce que si les gens rencontrés vous prennent pour illuminé avec un 6x9, pour un doux dingue et vous sourient avec Rollei, avec un Baby Rollei ils deviennent totalement gentils, cela ouvre une liberté de prise de vue phénoménale. Aucun soucis pour la 127, je découpe dans du 120 et j’ai donc le même choix d’émulsions qu’en 120.
Et pour des photos construites le 4x5.
Le reste c’est pour des situations particulières.
Besoin de plusieurs émulsions et de plus de vues l’ETRS avec deux ou trois dos. Dans le même emploi j’ai récupéré un Koni-Oméga avec des Hexanon vraiment qualitatifs, c’est plus grand,rapide mais assez encombrant.
Projet de tirages contacts en procédés alternatifs, donc 5x7 minimum, j’ai trouvé une vielle Norma et je peux passer mes optiques avec une simple platine 96x98 vers 140x140, zéro coût supplémentaire, mais elle ne quitte pas la maison, trop encombrant.
Quelques chambres en bois pour le look et le fun et des optiques improbables. Pour la fête du village une Gilles Faller avec un Stellor ou un Stylor sur un Compound V et tout le monde me parle, tout le monde est mon ami, vous pouvez faire des gros plans et on vous sourit (avec un gros reflex et/ou numérique ils font la gueule).
Pour rassurer les «jeunes» aucun appareil ne fera tout, et vous aurez à tâtonner mais le seul vrai critère restera ce que vous avez envie de faire, bâtissez un projet le matériel viendra ensuite de façon évidente.